En collaboration avec le centre Noguès et le centre Léo Lagrange, Up Sport ! a mis en place un projet innovant autour de la danse réunissant sur le temps d’une permission des femmes incarcérées à la maison d’arrêt des femmes de Fresnes et des femmes du QPV DIVA, porte de Vanves. Ce projet répond à plusieurs problématiques : l’appropriation de l’espace public par les femmes, la préparation de l’insertion sociale de femmes détenues,  l’ouverture à l’autre, la reprise de confiance en soi.

Ce projet a été inspiré par nos interventions au centre Noguès, où nous animions des séances de zumba en vue d’un spectacle de danse à l’occasion de la fête de la musique. Notre proposition à la Maison d’Arrêt pour Femmes d’un cycle d’ateliers de danse dont la conclusion serait une représentation publique commune a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par le personnel pénitencier et les détenues Pendant plusieurs semaines, les deux groupes de femmes ont répété séparément les mêmes chorégraphies, puis se sont réunies pour lors de la fête de la musique organisée par le centre Noguès.

Un total de six femmes entre 20 et 30 ans ont participé à ce projet. Les responsables de la prison de Fresnes ont sélectionné ces détenues en fonction de leur éligibilité à une permission de sortie. La première séance de danse a été dédiée à la rencontre avec les participantes et à la découverte de l’activité de danse. Cela nous a permis de faire connaissance avec les participantes et de leur expliquer clairement le projet que nous avions mis en place. Cette première séance s’est déroulée de manière très positive. Les femmes étaient motivées, enthousiastes et réceptives à l’activité de danse.

Chaque séance s’est conclue par un quart d’heure de danse libre sur de la musique choisie par les participantes. La troisième séance a été consacrée à la construction d’une chorégraphie nouvelle. Après avoir choisi ensemble la musique, les femmes ont proposé tour à tour des pas de danse, laissant s’exprimer leur créativité.

Pendant les deux dernières séances, les chorégraphies ont été révisées avec minutie. Les femmes ont peu à peu pris confiance et se sont de plus en plus libérées au cours des séances.

Nous nous sommes retrouvées le 21 juin, fête de la musique, Cinq des six femmes ont obtenu la permission de sortie. Les femmes portaient un masque, un accessoire qui permet de garder l’anonymat et de se sentir plus à l’aise sur la scène. Les accompagnateurs (un gradé et deux animateurs sportifs du centre de Fresnes se sont fait discrets. Les femmes de Fresnes et de Noguès ont eu l’occasion de faire connaissance pour la première fois quelques heures avant la représentation Les femmes de Fresnes ont chaleureusement accueilli leurs homologues de Noguès, avec bienveillance et sans jugement ni appréhension.

Elles ont répété ensemble pour la première fois afin d’être le plus préparées possible pour le spectacle. À l’approche du passage sur scène, le stress était palpable, mais toutes étaient prêtes à monter sur scène et à donner le meilleur. Le spectacle s’est très bien déroulé, les chorégraphies se sont enchaînées naturellement et les danseuses ont été chaleureusement applaudies. Après cela, elles ont pu profiter du reste de la soirée et du spectacle offert par les autres participants.

Ce premier projet a été un véritable triomphe. Les participantes ont fait preuve d’une réceptivité remarquable à l’égard du projet. Leur engagement et leur sérieux tout au long des séances se sont clairement reflétés dans le succès de la représentation du spectacle de danse, lors de la fête de la musique sur la place Marthe Simard. Nous avons éprouvé une immense satisfaction en collaborant avec ces femmes, et malgré la durée limitée du projet, nous en avons retiré beaucoup en le vivant avec une intensité particulière.